Une contre-histoire de la colonisation française
Driss GhaliPour l’instant, cette formule n’existe pas, même si tout le monde fait semblant que tout va bien. Les alarmes sonnent mais l’équipage se saoule sur le pont et chante en coeur que la République Française a réponse à tout.
Ni les Français de souche, ni les Français de branche n’ont vocation à participer à un naufrage collectif. Pourtant, les chances sont grandes pour que les jeunes qui ont aujourd’hui entre vingt et trente ans assistent ou participent même à la dislocation de la France. Il leur appartient de conjurer le sort pour ne pas être la génération-fléau, celle qui a vu venir le danger et n’a rien fait, celle qui a préféré cracher dans la soupe au lieu de préserver l’héritage.
Je suis sérieux, les ingrédients sont là soit pour une guerre civile, soit pour un lent détricotage de la nation française, écartelée entre les égoïsmes minables des uns et des autres.
Pour paraphraser Fanon, cité en exergue de ce propos : le contexte est opaque, mais la mission est claire. Elle est évidente même. Elle fait peur surtout, car il n’existe pas de formule sur étagère pour régler le problème. D’où la tentation de fuir vers le passé à la recherche de coupables parmi les morts et les disparus. On n’y risque rien car un cadavre ne rend pas les coups de pied. Il comparaît silencieusement devant le tribunal de la mémoire qui tient session chaque jour, samedi et dimanche compris.